Classiquement, le rôle des universitaires est compris comme s’arrêtant à la production et la reproduction du savoir. Il reviendrait alors aux politiques et aux activistes de mettre en action ce savoir, en l’utilisant pour la mise en œuvre de politiques publiques ou pour des actions militantes. Mais, depuis le tournant des années 60-70, une conception renouvelée du rôle des universitaires propose de pousser plus en avant le rapport entre savoir et politique : les universitaires pourraient, voire devraient, utiliser le savoir qu’ils produisent pour amener directement à des changements dans la société. Désignée sous les termes de "scholar-activists" ; "scholactivism" ou "militantisme académique", cette nouvelle conception du rôle des chercheurs est largement développée dans l’ensemble des sciences sociales. Elle reste cependant en partie étrangère à la discipline juridique en France.
En ce sens, les journées d’études des 2 et 3 décembre visent à faire se rencontrer les perspectives autour de la question du militantisme académique afin d’éclairer la notion de "scholactivism" dans le contexte juridique français.
Pour ce faire, la première journée se centrera sur l’exemple des disciplines comme la science politique, l’économie ou les sciences de l’environnement afin d’éclairer le cas de la discipline juridique. La deuxième journée se proposera de faire varier l’échelle de la discussion en interrogeant plus directement les enjeux du militantisme académique dans le contexte de la discipline juridique.
A la lumière des échanges précédents il s’agira de reposer la question du rapport entre savoir et pouvoir en droit français, et d’ouvrir une discussion avec des chercheurs en droit issus de systèmes juridiques étrangers.